L’eau, une arme de guerre ?
31/01/2020
Selon l’ONU, 263 conflits liés à l’eau ont été recensés depuis 2000. En deux décennies, ce type de conflits ont été multipliés par 3.
Les conflits liés à l’eau ont été placés, pour la première fois, en première position sur la liste des risques futurs par le Forum économique mondial de Davos en 2015. Le CNRS a également rappelé que l’eau est devenue un enjeu économique réel dans le jeu des relations internationales contemporaines.
Prenons l’exemple du Grand barrage de la Renaissance sur le Nil en Ethiopie, en construction depuis 2011 et est sensé commencer à produire ses premières étincelles en 2020. Ce barrage fait la terreur des Egyptiens, le bonheur des Ethiopiens et arrangent les Soudanais, les 3 pays en négociations depuis 9 ans et qui n’arrivent pas à trouver un accord sur l’exploitation de la ressource du plus Grand fleuve du monde.
On pourrait imaginer que des traités internationaux soient signés pour éviter toute possibilité de conflit. Toutefois, il n’a qu’environ 200 traités qui ont été recensés à ce jour et qui ne concernent que 60 bassins sur les 260 bassins fluviaux transfrontaliers du monde.
D’autres exemples pourraient être cités. On parle souvent de la « diagonale de la soif » allant de Gibraltar au Nord-Est de la Chine, la Jordanie est un pays, quoiqu’encore stable socialement, qui reste à « surveiller », Daesh avait occupé les barrages de l’Euphrate et du Tigre, en août 2015 des rebelles syriens avaient saboté une source d’eau privant presque complètement Damas d’eau pendant trois jours. Il serait également possible de lister les différents raids ayant touché des infrastructures liées à l’approvisionnement, au traitement,ou à la distribution d’eau, mais la liste s’allonge chaque jour.
Certaines analyses soulignent que cet « or bleu » pourrait remplacer l’ « or noir » dans les conflits entre Etats. Le manque d’eau est bel et bien devenu un catalyseur de conflits dans les relations internationales.
Dans la zone allant du Sahel à l’Afghanistan, l’eau est une réelle source de conflits locaux, migrations forcées, de disparités sociales grandissantes et est souvent utilisée comme moyen de pression s’exerçant aussi sur les populations.
World for Tchad est convaincu que cet « or bleu » est un véritable levier de développement pour les populations des villages Tchadiens. Nous nous voulons être, depuis 10 ans, un soutien infaillible pour l’ensemble de nos bénéficiaires qui comptent sur nous.
Battez-vous à nos côtés pour veiller à ce que les habitants des villages du Tchad ne rencontrent plus de barrages !
Sources
Article « Ces « guerre de l’eau » qui nous menacent », Les Echos, 30 août 2016
« Les conséquences du manque d’eau », Solidarités international
Article « Barrage sur le Nil : enfin la renaissance pour l’Ethiopie », Jeune Afrique, 03 janvier 2020
Article « La prochaine mise en marche en Ethiopie du Grand barrage de la Renaissance exacerbe l’angoisse des Egyptiens » France Info Afrique, 19 décembre 2019